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Paris et ses drôles de dames

Crédits photographie : Visuel libre de droit

Selon un sondage Ifop-Fiducial paru dimanche 1er mars, Rachida Dati arrive en tête des intentions de vote, créditée de 25%, suivie de la maire sortante Anne Hidalgo à 24% et Agnès Buzyn à 20%.

Selon un sondage Ifop-Fiducial paru dimanche 1er mars, Rachida Dati arrive en tête des intentions de vote, créditée de 25%, suivie de la maire sortante Anne Hidalgo à 24% et Agnès Buzyn à 20%. Dans un précédent sondage, le même trio de tête se dégageait, seul l’ordre changeait.

Il était une fois trois filles superbes : Anne (Hidalgo), Rachida (Dati), Agnès (Buzyn). Anne et Rachida ont décidé très tôt de s'engager dans la campagne pour les municipales à Paris. Agnès les rejoignit plus tard, après avoir quitté son ministère de la santé dans l’urgence suite au branle-bas lié à l’abandon de l’inénarrable Benjamin. Le 5 janvier 2019, un engin de chantier piloté par des gilets jaunes avait enfoncé la porte de son ministère. Des images chocs, suivies depuis de nombreuses autres plus intimes prises par l’ex-ministre en personne, mais de son propre engin.

Agnès était visiblement si émue de quitter ses fonctions que l’on se demande pourquoi elle a accepté cette mission. Sans doute pour pleurer une deuxième fois. L’ex-ministre, qui n’en est pas à sa première bourde, a accusé Anne de mauvaise gestion municipale de la crise du coronavirus. Anne lui a rendu coup pour coup, preuve à l’appui. Mais il en faut plus pour déstabiliser Agnès, fine connaisseuse du milieu inhospitalier.

Rachida (d’après le bras droit d’Hidalgo) semble la plus coriace. Sa principale qualité : savoir rassembler. Sur un programme qui se résume à quatre lettres : son nom. Elle dit connaître la réalité des Parisiens et veut être la maire du détail. Elle cogne contre Hidalgo : « Anne Hidalgo a monté les Parisiens les uns contre les autres. L’espace public est devenu une zone de lutte où chacun s’affronte : le vélo contre la voiture, le piéton contre la trottinette. »

Anne, quant à elle, pointe le conservatisme de ses adversaires, notamment sur l’écologie. Pour la propreté et la sécurité, on repassera. La mairesse des grands projets veut toujours moins de voitures et plus d’arbres. Elle veut même en planter 170.000. Griveaux voulait déplacer la gare de l’Est pour y installer un Central Park. Anne veut aller plus loin et déplacer tout Paris pour vivre dans une forêt urbaine. Et on entendra les écoliers réciter la fable de La Fontaine : Autrefois le Rat de ville Invita le Rat des champs.

Anne, Rachida, Agnès. Candidates à haut potentiel, elles ont été engagées pour réaliser une mission dangereuse : gagner à Paris. Et tous les coups sont permis. Décidément, ces drôles de dames ne sont plus des anges