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Confinement : comment sauver son couple ?

Crédits photographie : Visuel libre de droit

Un mois de confinement va mettre à l'épreuve des couples déjà fragilisés par la routine du quotidien. Deux remèdes : prendre du recul et garder le sens de l'humour.

La vie de couple n’est jamais un long fleuve tranquille. Déjà, quand tout va bien, pléthore de petits détails du quotidien viennent s’accumuler pour tendre les nerfs de l’un ou de l’autre. En temps normal, des remèdes existent qui vont avec la liberté d’aller et de venir, c’est-à-dire avec l’art de prendre ses distances : des excuses de boulot pour des apéros à rallonge avec les collègues, un dîner de son côté avec des potes pendant que le conjoint se démène avec les couches, un footing avec l’excuse toute trouvée de devoir s’entretenir pour être au top pour le printemps ou, pour les plus audacieux, des amants ou des maîtresses. Il faut bien que le corps exulte, chantait Brel.

Avec le confinement drastique mis en place depuis la semaine du 16 mars, ces astuces n’ont plus lieu d’être. On se retrouve brutalement face à face, souvent avec un passif d’incompréhensions et de frustrations à solder. Et le malaise va souvent croissant avec l’exiguïté de l’endroit : il est plus facile de s’isoler dans un 200m2 que dans 30m2.

Dans ce contexte, il faut savoir prendre du recul. Déjà, parce qu’on n’a pas vraiment le choix : on aura droit au confinement au moins jusqu’à fin avril, il ne faut pas se leurrer. Et même si, dans le pire des cas, la décision ultime du divorce est prise, il ne pourra de toute façon pas être prononcé, étant donné que les études de notaires et les tribunaux ont fermé leurs portes.

Raisonnons par comparaison et imaginons les situations de ceux qui ne peuvent pas se passer de vie sociale :

- Des gars comme Cyril Hanouna, dont le narcissisme se nourrit des applaudissements de la foule, doivent se morfondre de ne plus pouvoir répandre leur connerie. L’intéressé, devenu visiblement dépressif, vient d’ailleurs d’annoncer la fin de sa diarrhée télévisuelle en public. Sage décision au passage qui relève le niveau… L’occasion peut-être aussi d’arrêter définitivement TPMP ?

- Les fans de foot, abonnés annuels au PSG, n’auront plus l’occasion d’insulter en groupe les supporters de l’OM, de l’autre côté du stade. Ça en plus de la suspension des matches de ligues 1 et 2, il ne restera plus grand-chose. A part les chips et la kro et la peur du virus sur les emballages en plastique et les canettes en alu.

- Et puis, imaginez-vous dans la peau de DSK… Lui qui ne peut pas se passer de celle des autres. Dans son appartement de 1.000m2, il doit être comme un lion en cage. Pourquoi posséder si grand si personne ne peut plus venir s’y promener nu ?

Et puis, plus sérieusement, cette pause forcée peut être salutaire. L’occasion de poser ses bagages, de faire le bilan de ce qui a été accompli, mesurer les chemins parcourus et à quel point ils ont divergé. Recoudre les plaies. Revenir aux fondamentaux : prendre le temps d’admirer comme les enfants ont grandi, prendre le temps de déterminer à qui ils ressemblent le plus, profiter pour remettre d’anciens projets sur la table, en prévoir d’autres, puisque le jour finira bien par se lever de nouveau un jour.

Et si cela ne marche pas pour les moins romantiques, d’autres solutions existent encore. Je pense notamment à une en particulier, la plus radicale. Laissons pour cela le mot de la fin à Alice Harford (Nicole Kidman) pour la traduire dans ses propres termes quand elle donne la réplique à son mari Bill (Tom Cruise) dans Eyes Wide Shut :

Alice. - Je vais te dire, il y a une chose très importante à faire, et le plus vite possible.

Bill. – Quoi ?

Alice. - Baiser.